Les questions de l’atténuation et de l’adaptation des villes au changement climatique se posent avec ambivalence dans le champ de l’urbanisme et de l’aménagement. Cette ambivalence résulte de plusieurs paramètres (Incertitudes sur le changement climatique et ses effets, ainsi que sur les systèmes d’atténuation).
Cependant le quatrième rapport d’avancement du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) indique que les villes européennes seront impactées par des modifications climatiques au cours du XXI siècle, avec notamment des épisodes caniculaires plus fréquents et plus intenses. L’îlot de chaleur urbain (ICU), défini comme l’anomalie positive de température d’air existant entre le centre d’une agglomération et les zones rurales environnantes, peut accentuer l’impact néfaste des canicules en matière d’inconfort thermique, de risque sanitaire ou de discrimination sociale. Ces phénomènes ont aussi des coûts économiques qui se chiffrent en milliers d’euros.
On caractérise l’ICU à l’échelle d’un territoire en parlant d’un « dôme de chaleur » recouvrant la ville, mais c’est aussi un phénomène local qui peut varier d’une rue à l’autre au sein même d’une ville. De nombreux critères participent au phénomène d’îlots de chaleur urbains : densité urbaine, taille de l’agglomération, activités humaines, la couleur de la ville, ses matériaux, sa densité végétale, sa géographie et tout un ensemble de critères sur lesquels il est possible d’agir à plus ou moins grande échelle. Afin de répondre au défi de l’adaptation au changement climatique, les aménageurs ont principalement accès à une information qualitative présentée sous forme de recommandations et de bonnes pratiques.
C’est dans le domaine dans la mise en œuvre de solutions techniques de création d’îlots de fraîcheur que notre pratique professionnelle nous a amené à développer nos recherches afin de proposer des solutions novatrices. Nous avons approfondit plusieurs axes pour choisir lors de la conception parmi les nombreux paramètres ceux ayant le plus de pertinence en fonction d’un site donné. En effet il n’y a pas de systématisation possible mais des tendances et orientations communes en fonction de paramètres bien définis.
Sur cette base nous nous sommes concentrés sur le rôle du végétal et de l’eau dans la création d’îlots de fraîcheur, et sur le rapport entre l’aménagement paysager de l’espace public/bâtiment sur la température ambiante intérieur. La question de la composition urbaine, du matériau (albédo, conductivité thermique, capacité thermique, diffusivité thermique, émissivité) entrent aussi dans la réflexion amis sont prises en compte dans la conception même du bâtiment et s’inscrivent donc dans le thème de recherche.
